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Méditation sur l'évangile du jour

J 16, 23-30 Pourquoi quand je demande à Dieu de me donner un million dollars, mon compte bancaire reste malgré tout sans mouvement ? Pourquoi quand je demande un succès, je goûte l’amertume de l’échec ? Pourquoi quand je veux avoir un bon travail, je dois chercher si longtemps ? On peut dire même plus directement : pourquoi Dieu me trompe-t-il ? N’est-ce pas Lui qui a dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom » (J 16, 23b) ? Un Dieu qui promet et ne donne pas peut-Il encore être cru ? Est-ce que je réfléchis comment demander l’aide de Dieu de manière « efficace » (bien sûr, avec toutes les réserves que cette notion peut apporter) ? La chose semble être si facile, mais elle ne l’est pas tant que cela. C’est un art qui exige de comprendre plusieurs aspects de la nature divine. Car si on veut que la prière soit exaucée, elle doit être, en quelque sorte, « bien exécutée ». Dans notre vie, on est certainement confronté à un grand problème : comment accorder la première phrase de l’évangile d’aujourd’hui avec notre mauvaise expérience ? Combien de fois avais-je demandé et Dieu ne m’a pas donné ? C’est que Dieu n’est pas un directeur à qui on demande une augmentation de salaire, un congé ou quelque chose du genre. Il n’est pas non plus un génie sorti d’une lampe et son rôle ne consiste pas en la réalisation de souhaits. Il ne fait pas des « trucs » ou des miracles dès qu’on Le lui demande. Tous nos souhaits nous devons les réaliser avec nos propres forces ou éventuellement avec l’aide des autres. Tout ce que nous voulons demander à Dieu, nous devons le demander dans l’optique de l’éternité. Telle ou telle chose servira-t-elle pour mon salut ? Il faut rejeter deux fausses optiques : ne demander que du matériel (ou des choses créées plus généralement) d’un coté, ou avoir une sorte de complexe d’un faux pieux, qui ne demanderait que du surnaturel, parce que les autres choses sont trop basses. L’optique de l’éternité, une sorte d’enracinement dans le Seigneur, permet d’avoir le bon rapport en ces deux domaines. Dans le chapitre précédent de l’évangile de saint Jean (J 15, 7) le Christ dit ouvertement : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et vous l'aurez ». Que veut dire « demeurer dans le Seigneur » ? Jésus donne une réponse simple : « Je suis la vigne, vous êtes les sarments » (J 15, 5). Je dois être « branché » à Lui : non seulement nominalement comme un catholique, mais aussi comme celui qui est vraiment en union avec le Christ. Je suis en union, donc je ne demanderai pas des bêtises, des choses inutiles, etc. J’essayerai de « deviner » ce qu’Il veut ou ce qu’Il attend de moi. Ma prière doit être honnête et constante. Il n’y a pas non plus une « super-prière » qui règlerait tout et qui ferait tout obtenir : aucune prière, aucune neuvaine, aucune pratique pieuse. On peut penser que si notre prière est plus longue (au sens de longueur et non de constance), plus forte ou plus « traditionnelle », ou parce qu’on a assuré dans telle ou telle « révélation » que « ça marche », ou parce que tel ou tel pape y a attaché des indulgences, elle sera plus rapidement exaucée… Ce n’est pas ainsi ! La religion n’est pas de la magie et Dieu n’est pas un magicien. La religion n’est pas une mode et Dieu n’est pas soumis à elle. La religion n’est pas non plus un magasin, où « je paye et j’exige ». Les disciples attendaient de Jésus une super-prière et Il leur a enseigné le « Notre Père » (Lc 11, 1). Dans le « Notre Père » ce n’est que la quatrième demande, « donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour » qui se réfère à l’homme, les trois autres, « que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel », préparent le cœur de celui qui demande. Une demande n’est pas une exigence, elle présuppose une certaine humilité. Elle doit être sans calcul du style « si Tu me donnes cela, moi, je ferai cela » comme si on faisait du chantage ou « moi, poussière, j’ose Vous demander (ici s’insère la litanie !) » devant une sorte de « vanité » imaginaire de Dieu. Comment prier pour recevoir ? La question est mal posée. A la place d’exiger, il faut plutôt chercher en Lui.

Abbé J. Kaminski FSSP

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