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Confinement : LETTRE AUX FIDELES 12

chers fidèles, Le Christ dans l’évangile de ce dimanche (J 16, 16-22) veut nous donner une petite leçon sur le temps. D’un côté, il confirme en quelque sorte le dicton de Benjamin Franklin « le temps, c’est de l’argent », en disant que bientôt il disparaîtra à la vue des apôtres, parce qu’Il retournera chez le Père. Il dit ainsi que ces instants qui Lui restent encore sur la terre doivent être précieux pour ses disciples. De l’autre côté, Il répète plusieurs fois le mot « instant », en soulignant une opposition entre la manière « épicurienne » de passer le temps, qui est caractéristique du monde et la manière chrétienne, marquée par l’attente de la parousie, c’est-à-dire le retour glorieux du Christ à la fin des temps. Chacun peut se poser la question : la manière mondaine de voir le temps, est-elle présente chez moi ? Suis-je conscient qu’avec le temps ici-bas j’achète mon éternité ? Est-ce que je profite bien de mon temps ? Je ne sais pas combien de temps j’ai encore à vivre ici sur la terre : peut-être plusieurs années, ou seulement quelques minutes ? Et même si j’ai encore quelques décennies à vivre ici-bas, ne sont-elles pas juste comme des instants en comparaison avec l’éternité ? La première réflexion qui apparaît ici pour nous est certainement celle de la paresse. Il ne s’agit pas tant de la paresse physique (bien qu’elle reste toujours condamnable), mais surtout de la paresse spirituelle, la fameuse « acédie » décrite par St Grégoire le Grand dans son commentaire sur le livre de Job Moralia in Iob. Une telle paresse qui s’exprime par un rejet du spirituel, un manque d’assiduité dans la prière et dans le combat contre le péché. Il faut que je me demande souvent si je ne suis pas tombé dans ce piège diabolique : le spirituel ne m’intéresse plus, ou seulement très peu, Dieu n’est pour moi qu’une idée lointaine, plus ou moins indifférente, avec laquelle je n’ai presque rien en commun. Dieu n’est-il pas pour moi un ami que je n’inviterais chez moi que rarement pour garder seulement une certaine apparence de relation sans aucune intimité ? Je ne fais plus d’effort spirituel, je n’évite plus les occasions de péché. Et enfin, ce qui est le plus triste et le plus inquiétant : si je me suis éloigné de Dieu, je ne cherche pas à retrouver sa grâce, mais je repousse ma conversion à demain, ou à après-demain, ou encore à un jour et encore un, etc. Tout cela, parce que le temps n’est pas propice, parce que je ne suis pas prêt aujourd'hui, parce que ce n’est pas urgent, parce que je veux faire telle ou telle chose, parce que ceci, parce que cela… Et devant les autres, je joue au chrétien parfait, parce que j’allais à la messe le dimanche (quand c’était encore possible) et je sais faire un signe de croix. Il peut m’arriver aussi un autre extrême : j’ai confondu l’agir et l’agitation. Mes nombreuses activités (menées avant l’épidémie) conduisaient-elles vers le bien ? Parfois c’est mieux de renoncer à certaines actions non obligatoires pour trouver quelques minutes pour Dieu. Je n’ai que quelques instants ici-bas, il ne suffit pas que je remplisse ma vie, mais il faut que je la remplisse bien, c’est à dire, en regardant l’éternité qui s’approche vers moi chaque jour… On peut dire ironiquement que l’on n’a jamais été aussi proche de la mort qu’aujourd’hui. « Encore un peu de temps et vous me verrez » nous dit le Seigneur dans l’évangile. Il ne le dit pas pour effrayer, mais pour avertir que le temps est court.

abbé J. Kaminski FSSP +

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