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Confinement : LETTRE AUX FIDELES 10

Le corps du Christ est-il devenu si méconnaissable après la résurrection que même ses proches ne peuvent pas le reconnaître ? L’idée semble bizarre, car ses disciples ayant passé trois ans avec Lui et Le connaissant si bien, cela semble ne pas être envisageable. Et pourtant nous avons entendu parler de ce phénomène improbable à la messe pendant toute la semaine de Pâques qui vient de s’écouler. Les amis de Jésus, les apôtres et les femmes pieuses, ne peuvent Le reconnaître après la résurrection. Marie-Madeleine a confondu le Christ avec un jardinier (J 20, 11-18), les disciples d’Emmaüs ont vu un simple voyageur (Lc 24, 13-35), les apôtres qui pêchaient au lac de Tibériade ont eu besoin d’une pêche miraculeuse pour mettre de côté leurs doutes (J 21, 1-14). Enfin, Thomas, un héros apparemment négatif de l’évangile de ce dimanche, a refusé de croire en la résurrection (J 20, 19-31). Cela fait beaucoup pour des gens qui se prétendaient être les plus proches de Jésus. N’était-il pas le même Jésus qui les avaient appelés au cercle de ses disciples ? N’était-il pas Celui, qui les avait libérés de leurs péchés ? N’était-il pas Celui qui leur avait montré tant de miracles ? Ils ne L’ont pourtant pas reconnu. Faut-il justifier leur comportement par la vision du corps glorifié du Christ ? Saint Jean semble suggérer une autre interprétation. Ils ne L’ont pas reconnu, parce qu’ils ne voulaient pas voir Jésus avec ses traces de souffrance. C’est un défaut des apôtres que l’on voit plusieurs fois dans l’Évangile et qui touche aussi les chrétiens de toutes les époques : ils se font un Christ à leur façon. Notre attitude envers Jésus n’est -elle pas parfois semblable ? Nous regardons peut-être avec une sorte de pitié les apôtres qui attendaient de Jésus un rétablissement du Royaume d’Israël, qui voulaient siéger, comme Jacques et Jean, à côté du Christ ou qui se permettaient de critiquer ses allusions à la Passion et la mort en disant : « cela ne t’arrivera jamais ». Posons-nous honnêtement la question : acceptons-nous TOUT ce que le Christ nous dit ? Et surtout ce qu’Il exige ? Nous voudrions être avec Jésus, mais avec ce Jésus que nous avons vu le Dimanche de Rameaux, qui rentre triomphant à Jérusalem, Celui qui multiplie les pains pour la foule ou qui change l’eau en vin. Notre désir c’est d’être avec Jésus qui résoudra tous nos problèmes, qui réalisera tous nos projets et qui écartera de nous tout le mal qui pourrait arriver. Un christianisme mou et confortable avec un Christ qui ne pose pas d’exigences et qui ne demande jamais de souffrir. Et pourtant c’est Lui-même qui nous a dit : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. (Mt 16, 24) » On peut et on veut écouter des gens qui nous promettent une vie facile sans aucun effort. Personne n’aime souffrir et ce n’est pas étonnant : l’aversion pour la souffrance est inscrite dans notre condition humaine ici-bas. Et la souffrance elle-même ne sera pas fructueuse si elle n’est pas vécue avec le Christ. Jésus qui montre ses plaies à Thomas, manifeste qu’Il est vrai Dieu, parce qu’Il fait des miracles et vrai homme parce qu’Il sait souffrir : Il nous encourage à porter nos souffrances avec humilité et générosité. Il nous rappelle, que nous ne pouvons pas créer Dieu à notre image et ressemblance, mais que nous devons correspondre mieux à cette image divine à laquelle Il nous a créés.

Abbé J. Kaminski FSSP +

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